Le groupe, qui transporte chaque jour 11 millions de clients dans le monde, est convaincu que l’hydrogène représente l’une des énergies propres du futur. Il l’applique déjà en France dans les bus et se lance même dans le train H2.
L’annonce peut surprendre, mais Transdev expérimentera en 2023 son premier train à hydrogène en Allemagne*, et plus précisément en Bavière. A travers sa filiale BRB (Bayerische Regiobahn), qui est l’opérateur ferroviaire régional, le groupe français est impliqué dans une expérimentation qui associe également Siemens Mobility. Le géant allemand a développé, sur la base du Mireo Plus H, un train à hydrogène qui a une autonomie de 800 km. Il utilise deux piles à combustible montées sur le toit, ainsi qu’une batterie de dernière génération fournie par le français Saft (filiale de TotalEnergies). Le protocole d’accord, signé par les ministres bavarois de l’économie et des transports, prévoit une phase pilote qui va durer 30 mois. Le calendrier prévoit une présentation au public au printemps 2022 et les premiers essais à partir de la mi-2023. Le train devrait ensuite entrer officiellement en service voyageurs en janvier 2024.
« Je salue la décision visionnaire de l’Etat de Bavière, qui choisit d’investir dans cette technologie hydrogène porteuse d’avenir pour la transition énergétique des transports du quotidien, une solution qui vient s’ajouter aux biocarburants, au biogaz et aux batteries électriques, contribuant ainsi à réduire l’empreinte carbone de la mobilité du quotidien », commente Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev.
Au-delà de cette expérimentation, l’opérateur de transport public est déjà engagé dans l’hydrogène. Il l’applique déjà au quotidien en France, comme à Lens (Pas-de-Calais) où a été inaugurée en 2019 la première ligne du genre avec 6 bus opérés pour le SMTAG (Syndicat Mixte de Transport d’Artois Gohelle) au sein du réseau Tadao. Un autre projet va devenir réalité cette année à Auxerre (Yonne), où 5 bus vont rouler à partir de cet automne sur le réseau Leo. Transdev va aussi opérer 8 bus H2 à Toulouse sur les lignes du réseau Tisseo en 2024. D’autres projets sont également menés aux Pays-Bas, en Suède et en Nouvelle-Zélande.
Selon le groupe de transport public, cette technologie est très prometteuse pour l’avenir, en particulier pour les autocars. A ce propos, dans le cadre du projet NOMAD car Hydrogène, Transdev et 14 acteurs ont converti par retrofit un car Diesel à l’hydrogène. L’opération, menée sur un car Iveco de Crossway de plus de 5 ans, permet d’avoir une autonomie prolongée à 450 km (+ 30 % par rapport à un car électrique classique) avec en prime zéro émission (le car rejette uniquement de la vapeur d’eau) et le silence. De plus, la durée de vie passe de 14 à 25 ans. Le kit a été installé par une start-up, IBF H2. Le nouvel autocar à hydrogène circulera fin 2021 à blanc, puis en 2022 avec des voyageurs à bord sur la ligne régionale Nomad Car express Evreux-Rouen. L’hydrogène est l’énergie la mieux adaptée pour un parcours de 380 km par jour.
*Pays qui a été le premier à lancer le train à hydrogène avec Alstom en 2018