Energy Observer : une vitrine pour la filière de l’hydrogène

Le catamaran à hydrogène, qui a entamé en 2017 un tour du monde qui doit s’achever en 2022, n’est pas seulement un ambassadeur de cette technologie. C’est un aussi un laboratoire qui permet de développer des innovations et de structurer des écosystèmes.


Mis à l’eau à Saint-Malo en avril 2017, Energy Observer est avant tout un défi technologique. L’ambition était de développer un bateau autonome en énergie, utilisant les ressources du vent, du soleil et de l’eau pour faire de l’hydrogène. Le choix de la pile à combustible a d’ailleurs été suggéré par Nicolas Hulot (parrain du bateau) – avant qu’il ne devienne ministre – au capitaine Victorien Erussard. Utilisant une technologie fournie par le CEA, avant d’opter plus tard pour une pile de Toyota (l’un de ses multiples partenaires), Energy Observer a très largement démontré la fiabilité de l’hydrogène en mer. La technologie a été éprouvée sur 30 000 milles nautiques.
L’expérience acquise a donné des idées à l’équipe. C’est ainsi qu’est née en mars 2019, EODev (Energy Observer Developments), une filiale qui entend proposer des solutions énergétiques durables, fiables, novatrices et accessibles. La start-up a su convaincre, puisqu’elle a réalisé une première levée de fonds, pour un montant total de 20 M€. EODev a pu compter sur la confiance des actionnaires et partenaires historiques de l’Odyssée Energy Observer (groupe Accor ou Thélem assurances), et sur l’apport de nouveaux acteurs industriels (le Groupe Monnoyeur) impliqués dans le projet.


La jeune société a déjà conçu déjà des produits, dont des générateurs électro-hydrogène de moyenne puissance (GEH2), des systèmes énergétiques hydrogène embarqués (REXH2) pour une utilisation maritime et fluviale (propulsion et vie à bord), et des stations mobiles flottantes (STSH2) de production et de distribution d’hydrogène vert.


Par exemple, le REXH2 (Range Extender Hydrogène), développé autour d’une pile de la Toyota Mirai, prendra bientôt place à bord d’un bateau de fabrication française. Elaboré par HYNOVA Yachts, l’HYNOVA 40, d’une longueur de 12m et avec une capacité d’accueil de 12 passagers, sera le premier navire de plaisance doté d’une technologie zéro émission.
EODev ne souhaite pas seulement lancer des produits basés sur l’hydrogène. La start-up veut aussi aider à la mise en place d’écosystèmes, en mer comme sur terre.


Dans le cadre d’un projet baptisé H2 360°, soutenu par l’association SMILE et bénéficiant de plusieurs partenaires, Energy Observer souhaite installer deux stations de production d’hydrogène vert à Saint-Malo et Rennes, de façon à alimenter 80 véhicules à hydrogène d’ici fin 2022. La flotte comprendrait des voitures, bus, camions (pour des sociétés de location, des collectivités locales et des entreprises ou industriels) ainsi que 4 bateaux hydrogènes dont 2 en retrofit. La production d’hydrogène se ferait par électrolyse, et notamment de l’eau de mer dans le cas de St Malo.

Précisons aussi qu’Energy Observer a fait développer une application H2360° sur smartphone qui permet de localiser les stations d’hydrogène en France, avec le type de pression (350 et/ou 700 bars), leur disponibilité et le contact sur place.

PARTAGER CET ARTICLE
Facebook
Twitter
LinkedIn
E-mail
ARTICLES EN LIEN

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. En savoir plus.